La chronique de Christophe Franken : Anderlecht cherche son Kevin Mirallas pour éviter d'avoir encore à jouer avec des Luis Vazquez à l'avenir
À l'Union, le travail de l'entraîneur spécifique des attaquants fait merveille cette saison. Et explique la différence avec Anderlecht à une semaine du derby.

- Publié le 07-04-2025 à 16h24

Promise David est l'attaquant qui a réalisé la plus grosse progression cette saison (18 buts inscrits depuis le 30 octobre). Et sa marge reste énorme. Selon la légende, un ordinateur lui est uniquement dédié pour comptabiliser ses hors-jeu dans les entreprises de data. À 23 ans, le Canadien ne semble pas vraiment avoir de limites s'il continue à travailler.
Et travailler, il l'a beaucoup fait depuis son arrivée à l'Union. Plus encore quand Sébastien Pocognoli a eu l'idée de recruter Kevin Mirallas dans son staff. Avec la mission de s'occuper des attaquants, de les aider à se développer, à se placer, avec ou sans ballon, et à analyser le jeu. David n'a pas encore tout compris mais il n'y a déjà plus beaucoup de défenseurs en Pro League qui ont des solutions pour l'arrêter.
L'Union touchera encore une somme énorme pour ce garçon acheté 400 000 € en Estonie l'été passé. Mais l'histoire est ailleurs. David est l'exemple parfait pour illustrer l'importance du travail individuel dans le football d'aujourd'hui. Un football où la formation s'arrête souvent très tôt pour faire place à la compétitivité chez les adultes à 17, 16 et même parfois 15 ans. On ne sait pas encore tout quand on est ado, même si on imagine souvent le contraire à ce moment-là.
En attendant Lukaku en 2026, Ogunjimi devra aider les quelques promesses mauves en pointe.
À une semaine du derby, Anderlecht l'a enfin compris aussi. Dans la refonte de son organisation à Neerpede, la direction a fait de la place à quelques anciens pros chargés de guider individuellement les talents jusqu'aux U23, notamment l'ex-Diable Marvin Ogunjimi (7 caps, 4 buts). Il devra aider le Sporting à sortir des attaquants et à leur faire digérer les attentes du monde professionnel.
En attendant le retour du modèle Romelu Lukaku, le talent offensif ne manque pas chez les jeunes avants-centres mauves (Sylla, Van De Ven, Eriyo…). Le but est clair, même si le constat est cruel : ne plus jamais jouer avec Luis Vazquez à l'avenir. L'Argentin, qui a coûté 11 (!) fois plus cher que David, manque de beaucoup trop de choses pour tenir l'attaque d'une équipe qui avait l'idée de jouer le titre à un moment de la saison.
On se dit que si Kasper Dolberg avait eu un complément/suppléant comme David, le Danois aurait fait une saison plus complète. Et que le Sporting aurait bien moins souffert quand il était absent. L'efficacité devant le but est ce qui explique le plus la différence entre les deux clubs bruxellois en ce moment. Big Rom n'aidera qu'à partir de 2026 et le RSCA ne pourra plus se permettre une saison si pauvre offensivement l'année prochaine.