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Arsenal-Lyon : une demie au parfum de finale
Pour espérer disputer sa onzième finale de Ligue des champions le 24 mai prochain à Lisbonne, l’Olympique lyonnais doit encore se farcir un gros morceau : Arsenal. Les Londoniennes, symboles de la bonne dynamique insufflée par le championnat anglais en Europe, feraient presque figure de favorites. À moins que la différence ne se joue à l’expérience ?

On peut voir le verre à moitié vide (venger les Gones après leur élimination face à Manchester United) ou à moitié plein (prolonger le succès tricolore en Coupe d’Europe après celui du Paris Saint-Germain contre Aston Villa), c’est selon. Quoi qu’il en soit, c’est un morceau de choix qui attend les féminines de l’Olympique lyonnais ce samedi (coup d’envoi à 13h30) en demi-finales de Ligue des champions. Après s’être défaites sans grande difficulté du Bayern Munich en quarts (6-1, score cumulé), les joueuses de Joe Montemurro se déplacent sur la pelouse d’Arsenal, dans un Emirates Stadium où sont attendus plus de 40 000 spectateurs acquis à la cause des Gunners et qui avaient déjà fait pencher la balance au tour précédent, permettant aux partenaires d’Alessia Russo de renverser leur double confrontation face au Real Madrid, balayé 3-0 en seulement 13 minutes après s’être pourtant imposé 2-0 à l’aller.
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— UEFA Women’s Champions League (@UWCL) March 31, 2025
Mais il n’y a pas que le facteur public qui joue en faveur des Londoniennes. Actuellement deuxièmes de Super League, à huit points derrière l’intouchable Chelsea de Sonia Bompastor, Arsenal est sur une série particulièrement prolifique. Après un début de saison poussif et deux défaites d’affilée face au Bayern en C1 (5-2) et les Blues en championnat (1-2), l’entraîneur suédois Jonas Eidevall, en poste depuis 2021, démissionne et cède sa place à son adjointe, l’ancienne internationale néerlandaise Renée Seglers (36 ans), elle-même formée au club. Dans la foulée, celle qui ne devait qu’assurer l’intérim est confirmée dans ses fonctions tant elle redynamise son effectif : après avoir démarré par une série de 13 rencontres sans perdre, toutes compétitions confondues, depuis début 2025, hormis une nouvelle défaite face à Chelsea (1-0), Arsenal marque au moins trois buts par match de championnat et en totalise actuellement 45, soit deux unités de moins que ses rivales en tête du classement.
Les gens doivent garder en tête que ce n’est ni normal, ni facile d’être toujours en demi-finales.
Devant un tel état de forme et malgré son statut de novice des bancs de touche, Renée Seglers n’entend pas recevoir l’OL, en quête d’une deuxième finale européenne consécutive, dans la peau de la victime toute déclarée : « Nous devons croire en ce que nous savons faire, rester fidèles à notre identité, mais aussi être très conscientes de qui elles sont et de ce qu’elles vont essayer de faire », résume-t-elle dans les colonnes du Guardian. Autrement dit, Renée Seglers a un plan tout prêt. Ne reste plus qu’à l’infuser dans la tête de ses joueuses, toujours en quête d’un premier sacre européen depuis leur seul titre remporté en 2007. « L’aspect tactique est la partie la plus facile de mon travail parce que c’est comme des maths, poursuit-elle. La partie la plus difficile, c’est l’humain, mais dans le sens positif du terme ; c’est en effet là que part la plus grande partie de l’énergie et je pense que c’est bien ainsi. »
Sous le signe des retrouvailles
De son côté, l’OL peut rendre encore plus gigantesque son armoire à records européens en atteignant une huitième finale en dix ans. « Les gens doivent garder en tête que ce n’est ni normal, ni facile d’être toujours en demi-finales, tempère cependant la milieu des Fenottes Lindsey Heaps en conférence de presse. C’est remarquable que le club puisse se fixer cet objectif et réussir à garder le niveau adéquat pour y parvenir chaque année. » Sa coéquipière au milieu de terrain, l’internationale haïtienne Melchie Dumornay, n’en pense pas moins : « La deuxième mi-temps contre le Bayern (l’OL a marqué 4 buts après avoir été mené à la pause, NDLR), reflète exactement l’ADN le club : chercher la victoire. »
Du point de vue des chiffres, les Lyonnaises partent avec un avantage : cette première demi-finale sera leur huitième confrontation face aux Gunners, et lors des sept précédentes, elles n’ont jamais perdu (6 victoires, 1 nul). Autre avantage, humain cette fois-ci, Joe Monterrumo a entraîné Arsenal entre 2017 et 2021 et connaît donc pas mal de joueuses de l’effectif de son homologue néerlandaise (la gardienne Manuela Zinsberger, les défenseuses Leah Williamson et Katie McCabe, la milieu Lia Wälti et l’attaquante Beth Mead, pour ne citer qu’elle). « Renée a beaucoup de mérite : son équipe a de la qualité, du talent et joue bien au football. Nous savons qu’elles ont un énorme talent individuel et cette créativité qui peut leur permettre de gagner des matchs », prévient-il en conférence de presse, accompagné de la milieu batave Daniëlle van de Donk, qui a passé six saisons à Arsenal : « Je suis ravi de revenir ici, je sais qu’Arsenal a une équipe bien structurée et qu’elles auront l’occasion de nous surprendre, ajoute-t-elle. Le football anglais est très physique, et les Anglais ont cette mentalité de ne jamais rien lâcher, ce qui est un énorme plus. »
Difficile donc de désigner un favori clair avant cette double confrontation. D’un côté, l’expérience d’un club huit fois champion d’Europe, de l’autre, la fougue d’une équipe flamboyante et qui n’a rien à perdre. Seule ombre au tableau : après sa sortie sur blessure avec les Bleues le 5 avril dernier, la participation de Wendie Renard à la demi-finale aller est toujours incertaine. « Tout le monde est disponible, pour Wendie on attend demain (vendredi) matin qu’elle prenne une décision, mais le groupe est dans un bon état d’esprit, l’ambiance est bonne », tente de rassurer Monterummo. Ce serait la 500e apparition de la vétérane sous le maillot des Fenottes. Autant faire en sorte que ce jubilé se conclue par une issue heureuse.
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