Bon anniversaire Lucien ! Conceição, Witsel, Fellaini, la fille Tapie et bien d'autres fêtent les 70 ans de D'Onofrio : "Il a l'art de relier les gens"
Lucien D'Onofrio fête ses 70 ans ce samedi. Pour l'occasion, ses amis Sergio Conceição, Axel Witsel, Marouane Fellaini, Michel Preud'homme, Roger Vanden Stock, Laszlo Bölöni, sa filleule Sophie Tapie et d'autres encore souhaitent un bon anniversaire à l'un des dirigeants les plus marquants du football en Belgique.

- Publié le 19-04-2025 à 06h58

Ils l'appellent Lucien ou Luciano. Ils l'ont connu en Belgique ou ailleurs. Comme agent, dirigeant ou même parrain. Mais tous ont répondu avec le même enthousiasme. Avec le nom D'Onofrio, les portes s'ouvrent plus facilement et des personnalités souvent injoignables se montraient subitement bavardes.
Lucien D'Onofrio a 70 ans ce samedi 19 avril et dix personnes qui ont partagé l'une de ses vies ont tenu à lui envoyer leurs bons vœux. En racontant une rencontre, un souvenir ou une anecdote. Et beaucoup lui voient encore un avenir dans le football.
Sergio Conceição : "On a une connexion presque instinctive"
"J'avais à peine 18 ans, j'étais à Porto. C'est là que j'ai rencontré Lucien. Il a sans aucun doute été la personne la plus importante pendant toute ma carrière sportive. Mais Lucien, c'est bien plus que ça : un vrai ami, un frère, c'est la famille. Avec lui, pas besoin de mots. Quand je regarde dans ses yeux, je sais ce qu'il pense. On a une connexion naturelle, immédiate, presque instinctive. C'est rare et c'est précieux. C'est lui qui m'a convaincu de venir au Standard. Il a négocié ça comme lui seul sait le faire. Je devais venir pour six mois, je suis resté trois ans. Et, comme par hasard, je n'ai jamais entendu parler de l'intérêt des grands clubs pendant cette période (rires). Je pense que Lucien voulait tout simplement me garder près de lui. Aujourd'hui, je sais que si je suis là où je suis, c'est en grande partie grâce à lui et à son frère Dominique qui me manque tellement."
Axel Witsel : "Je le considère comme mon deuxième papa"
"J'ai eu de la chance que Dieu mette Lucien sur mon chemin. Au Standard, j'ai vécu l'époque la plus glorieuse de ma carrière, même si j'ai connu des clubs du top ensuite. On a vécu des choses incroyables à Liège. C'est grâce à lui que le Standard a commencé à réfléchir différemment en lançant des jeunes. Il m'a donné des conseils tout au long de ma carrière et je le considère comme mon deuxième papa. Mais pas que pour le foot. On s'appelle encore assez souvent. Je lui souhaite d'encore fêter son anniversaire pendant les vingt prochaines années."

Marouane Fellaini : "On fête le nouvel an ensemble chaque année"
"Lucien est devenu un vrai ami. Sur les cinq dernières années, on a fêté quatre fois le nouvel an ensemble. On essaie de se voir quand on sait pour partager une bonne table. Au départ, il était juste mon patron mais on est devenu proche quand j'ai commencé à prendre de la maturité, vers 27-28 ans. Il a très vite été quelqu'un d'important dans ma vie. Le jour de mon transfert à Everton, j'ai vécu des moments intenses avec lui. On était dans les bureaux et ça se jouait dans les derniers instants du mercato. Malgré la somme d'argent énorme en jeu pour le club, il ne m'a jamais mis de pression. Il me disait qu'on pouvait déchirer le contrat. Il m'a laissé choisir. Quand j'ai connu ma première grave blessure, il a été l'un des premiers à me téléphoner. Il voulait savoir comment j'allais et quel docteur allait m'opérer."
Roger Vanden Stock : "J'ai toujours voulu le recruter à Anderlecht"
"J'ai appris à connaître Lucien à ce qu'on appelait encore la Ligue professionnelle. Nos relations ont été toujours été excellentes. On essayait de se retrouver cinq fois par an autour d'une bonne table. C'est un grand connaisseur du football et j'ai toujours voulu le recruter à Anderlecht. Mon conseil d'administration s'y est toujours opposé. Je lui souhaite de pouvoir faire ce qu'il a envie de faire pour futur."
Paul Gheysens : "Il a un pourcentage dans notre titre de 2023"
"Je n'ai que des bons souvenirs avec Luciano. On a très bien travaillé ensemble et il a eu une grosse influence sur la renaissance de l'Antwerp (NdlR : directeur sportif de 2017 à 2021). Il a créé la base qu'il nous manquait. Quand on a remporté le titre en 2023, Luciano avait clairement un pourcentage dans cette réussite. Le choix de l'amener à Anvers fut le bon. Tout s'était réglé en une seule réunion. Après, il a très vite développé le club avec beaucoup de professionnalisme et de qualités humaines. J'avais rarement vu quelqu'un qui avait un tel talent pour relier les gens. À ce niveau, c'est un art. Les gens travaillaient avec plaisir pour lui. Il a aussi la capacité de bien gérer un budget, ce qui est important dans un club aujourd'hui. Je ne vois plus beaucoup Luciano mais je vais l'inviter au Bosuil pour ses 70 ans."

Laszlo Bölöni : "À 70 ans, il a encore l'énergie à donner au football"
"Mon premier contact avec Luciano, c'était en 2000. Je venais de quitter Nancy et j'avais envoyé des CV dans deux ou trois clubs belges, dont le Standard. Quelques jours plus tard, j'ai reçu un coup de fil d'un homme avec une voix forte : 'C'est D'Onofrio ici'. Il m'a expliqué de façon transparente qu'il cherchait un coach pour le Standard mais que j'étais son deuxième choix. Un ami à lui était le n°1 (NdlR : Tomislav Ivic qui sera choisi). Un peu plus tard, quand j'étais coach de la Roumanie, il avait profité d'un Clasico où je suivais Stoica et Ciobotariu pour me proposer un poste au Portugal (Sporting). C'était un poids lourd du management. Ensuite il y a eu le Standard et l'Antwerp. J'ai appris beaucoup avec Luciano. La leçon la plus importante, c'est d'accepter le destin. Il a connu des moments très difficiles, je pense au décès de son frère Dominique, mais il a toujours su faire face. Même à 70 ans, il a encore l'énergie à donner dans le football."
Michel Preud'homme : "Quand le Real et le Barça étaient dans l'impasse, ils ont appelé Lucien"
"Quand j'ai croisé Lucien pour la première fois, il travaillait dans le magasin de sport d'Henri Depireux et j'étais venu acheter du matériel. Bien plus tard, c'est lui qui a fait mon transfert à Benfica. Il me voulait à Porto deux ans plus tôt mais Vitor Baia avait finalement éclos. On oublie parfois à quel point il était un agent important dans le foot mondial. Quand le Barça et le Real étaient dans l'impasse pour le transfert de Figo, ils ont appelé Lucien. Il a une intelligence extrême en négociation. Il sait être gentil quand il faut, dur quand c'est nécessaire mais il a surtout l'art de toujours laisser planer un doute. On ne sait jamais comment il va réagir. On s'est vu en début d'année à Liège pour manger un bout et il reste plein d'énergie. Je lui souhaite quand même la santé pour ses 70 ans. J'étais là quand il a fait son premier AVC et je l'ai conduit en quatrième vitesse au CHU. Il adore monter des stratégies pour tout et j'espère qu'il pourra encore en faire pendant longtemps."

Emile Mpenza : "Il a été témoin de mon mariage et j'ai eu deux bourgmestres"
"Je me souviens bien de notre première rencontre, en 1997. Il était venu à Mouscron avec un représentant du sponsor Cirio. Il voulait que Mbo et moi soyons les premiers transferts de son ère après avoir repris le Standard. Lucien n'avait pas beaucoup parlé mais il observait. Il a toujours fait ça. Et quand il prenait la parole, tout le monde l'écoutait. Après les matchs, il pouvait faire la fête très tard. Il me disait toujours : 'Emile, shoote les penalties, tu dois avoir des c…'. En 2003, je lui ai demandé s'il voulait bien être le témoin de mon mariage et il a accepté. Grâce à lui, j'ai eu deux bourgmestres pour le célébrer : Willy Demeyer et Michel Daerden (rires). Je ne lui souhaite qu'une chose pour ses 70 ans : reprendre le Standard une dernière fois."
Sophie Tapie, sa filleule : "Il est plus que mon parrain, c'est un second père"
"J'ai un parrain exceptionnel. C'est même un second père. Je ne suis pas baptisée mais mon papa a choisi Luciano comme tuteur légal plus que comme parrain. S'il lui arrivait quelque chose, j'allais vivre chez Luciano. Il me le répétait souvent. Luciano n'est pas quelqu'un d'intrusif mais il est toujours présent quand j'en ai besoin. Je ne prends pas une décision importante dans ma vie sans le consulter. Il analyse toujours les choses avec beaucoup d'intelligence. Je pense que c'est ce qui le rapprochait le plus de mon papa. C'était son meilleur ami. Il parlait tout le temps de lui. C'était son Luciano par-ci, son Luciano par-là. À l'enterrement de mon papa, j'ai dit à parrain : 'Heureusement que tu es encore là'. Il est pudique et il ne montre pas beaucoup ses émotions mais c'est par dignité. Il a traversé beaucoup d'épreuves et il ne s'est jamais écroulé. Et puis, on aime tous les deux la vie. Mon papa n'était pas un gros fêtard mais Luciano et moi, on adore les grandes tablées et refaire le monde jusqu'aux petites heures. J'ai toujours supporté les clubs de papa et de parrain. Je suis venue une fois à Sclessin, quand j'étais petite. Si parrain revient au Standard, j'y emmènerai mes enfants. Luciano a 70 ans mais il déborde toujours d'énergie. Il ne supporte pas de ne rien faire. Il serait encore très utile à un club. Je serai sa première supportrice, sauf s'il va au PSG (rires)."
Frédéric Leidgens, son ex-attaché de presse : "Il m'a beaucoup appris"
"J'ai rencontré Lucien quand j'ai été recruté au Standard. J'avais 23 ans, et lui, l'âge que j'ai aujourd'hui. Très vite, il a pris une place particulière dans ma vie. Il m'a énormément appris, souvent sans trop de mots, simplement par sa présence. Je crois qu'il appréciait ma loyauté et ma manière précise de travailler. Et moi, j'éprouvais une grande admiration pour lui, pour sa rigueur, son calme, et cette classe naturelle. Depuis ce jour, on ne s'est plus jamais quitté. Lucien a toujours été là, à sa manière, et moi de même. Il a été un repère, un soutien, un mentor. Quelqu'un sur qui j'ai toujours pu compter. Je lui dois beaucoup. Je lui souhaite une belle santé, et que ses projets prennent vie comme il les imagine. Il le mérite pleinement. Lucien dit toujours que c'est le temps qui dit la vérité."